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UN CATACLYSME

 

En cette année de possible (probable) fin du monde, il nous fallait réfléchir de façon un peu plus systématique (bunker à canard) à ce que pourrait être l’approche de l’urbanisme en partant du principe qu’un cataclysme aura bien lieu. Car, vous ne vous en rendez peut être pas compte,mais l’urbanisme contemporain vise (théoriquement et assez peu modestement) à sauver la planète. Mais si un cataclysme avait lieu, d’un coup d’un seul en 2012, ce n’est pas tant la planète qui serait en péril, que l’humanité. Dans le fond, le vrai problème, ce qui nous intéresse vraiment, c’est notre sort en tant qu’espèce. Assumons ce point de vue : la Terre peut bien aller se faire foutre si nous ne sommes plus à sa surface !

 

Or, l’approche contemporaine de l’urbanisme est intéressante :

– pour éviter la catastrophe, si tant est qu’elle soit climatique ou technologique ;

– pour qu’un maximum de choses restent vivantes (animaux, plantes, biotopes) une fois l’humanité éradiquée.

 

Autant la première hypothèse est séduisante, autant la seconde ne nous emballe pas plus que ça (elle n’aura l’adhésion que des écolos auto-génocidaires). D’où la question que l’on se pose : comment sauver l’humanité en cas de catastrophe (surtout lorsqu’on ne connait pas la nature exacte de cette future catastrophe) ? Vous allez voir que, l’air de rien, un éclairage post-apocalyptique sur la manière dont doivent être menés urbanisme et gestion du territoire pré-apocalyptiques entraine un sacré changement de point de vue. Et si l’on estime le cataclysme inévitable, il va rapidement falloir en tirer des enseignements.

 

L’économie d’espace : un beau piège à cons ?

Regrouper les gens au même endroit, c’est un peu jouer le sort de l’humanité à quitte ou double : en cas de chute de météorite géante ou de tsunami planétaire, soit l’endroit où l’on a regroupé la population est évité et l’on a sauvé un paquet de gens, soit il est touché, et on a réussi à tuer tout le monde d’un coup. Lorsque l’on tient compte du fait que la majorité de la population mondiale vit près des côtes et que c’est donc là que l’on va nous regrouper, cette histoire de gestion économe de l’espace commence à ressembler à un plan d’extermination (à croire qu’on n’a tiré aucune leçon de l’Atlantide !).

 

Si le but est de sauver l’humanité en tant qu’entité collective, c’est-à-dire sauver au moins quelques humains plutôt que chaque individu (ce qui nous semble un peu illusoire en cas d’apocalypse), mieux vaut ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et bien répartir la population mondiale. Oui à la dispersion, à l’étalement, au mitage, si possible en montagne, en forêt et au beau milieu des espaces agricole ! Il faut donc faire tout le contraire de ce que l’on promeut aujourd’hui (jusque dans le Code de l’urbanisme).

 

Le « paquet énergétique » : colis piégé en puissance

Chez ceux qui veulent sauver la planète, êtres humains compris, les réflexions sur l’énergie sont centrales. Ils prônent la diversification des énergies, la réduction de la dépendance à l’égard des ressources fossiles et du nucléaire. Des principes qui ont des conséquences en matière d’habitat et d’aménagement. Si le projet est d’éviter toute catastrophe pourquoi pas.

 

En plus, même si on part du principe qu’un cataclysme planétaire est inévitable, cette logique marque des points. Dans un monde post-apocalyptique, il nous sera probablement difficile d’exploiter des filons d’énergie fossile, particulièrement les plus difficiles d’accès (qui seront les derniers à nous rester sous la main).

 

Point de vue nucléaire, Fukushima a démontré que la catastrophe technologique pouvait suivre la catastrophe naturelle et en rajouter une couche (radioactive). Mais nuançons. Une fois l’humanité ravagé, on n’aura peut-être pas besoin de beaucoup d’espace. Les territoires irradiés sont perdus… et alors ? De toute façon on en aura plus besoin ! En plus, rien ne dit que des sources de chaleurs radioactives ne nous soient pas utiles en cas d’ère glaciaire pour, au contraire de l’hypothèse précédente, regrouper les survivants dans un environnement climatiquement plus vivable (avec une durée de vie limitée certes, mais c’est déjà mieux que rien). Une ère glaciaire qui pourrait d’ailleurs être la conséquence d’un hiver nucléaire (le slogan est tout trouvé : « le nucléaire, la cause et la solution de tous nos problèmes »).

Là où il y a imposture, c’est au niveau des solutions énergétiques que l’on nous propose. Si le recyclage et le « renouvelable » semblent effectivement pertinents (autant nous habituer au plus vite à la débrouille), encore faut-il que les sources d’énergie soit durables… une fois la catastrophe passée. D’où le danger consistant à nous rendre trop dépendant du solaire ! Les extinctions de masse correspondant aux fins des ères géologiques primaire et secondaire ont montré qu’en cas de chute de météorite ou d’événement volcanique de très grande ampleur le ciel était durablement obscurci. Du coup, fonder un modèle technologique sur l’énergie solaire devient parfaitement suicidaire.

Biodiversité = bio-hostilité ?

Continuons notre raisonnement avec la question de la préservation de l’environnement. Un pan entier de l’aménagement du territoire consiste aujourd’hui à préserver l’environnement : protéger des espèces, conserver voire reconstituer des continuités écologiques, introduire la nature en ville.

 

Or là, il faut se demander si l’on ne fait pas une belle connerie. Par exemple, si l’on se concentre sur le cas français, il faut réaliser qu’on a pratiquement réussi à faire la peau à nos principaux prédateurs potentiels : loups, ours, à la limite lynx. Aujourd’hui on les protège et on cherche même à les réintroduire. Mais si, à la suite de la catastrophe, la nature reprenais ses droits, n’aurait-on pas commis une sacrée bêtise ! Ne faudrait-il pas mieux éradiquer systématiquement ce genre d’espèces « menaçantes » (et non « menacées », renversement de pensée oblige), pour garantir à l’humanité quelques territoires qui lui seraient moins hostiles.

 

Le summum de la connerie potentielle est atteint dans des situations où l’on n’est même pas capable de tirer des enseignements des catastrophes passées, comme dans ce projet pour la Nouvelle Orléans destiné à mieux gérer les éventuelles montées des eaux.

Avec l’exemple du London Avenue Canal de la Nouvelle Orléans, on voit une belle tentative pour introduire de la nature en ville, pour mettre en contact des espaces publics avec l’univers aquatique, pour créer un parc de berge qui soit une véritable synergie entre la nature et l’urbain. Mais c’est oublier un peu vite (et les conséquences de Katrina l’ont pourtant rappelé) que les eaux de la Louisiane ont la particularité de contenir des alligators ! Du coup, l’accès public sur les berges nous paraît tout de suite moins sympa et on peut imaginer qu’en cas de catastrophe, de grande ampleur, cette approche urbaine permettra juste de menacer encore plus efficacement la population de la ville (comme s’ils n’en avaient pas déjà assez chié !).

 

Avec l’exemple d’une ville sous climat subtropical et d’animaux dont on n’a pas à expliciter bien longtemps le caractère inamical, ça paraît évident. Mais si tous nos corridors écologiques devenaient progressivement des autoroutes, du moins des points d’accès pour les loups et autres prédateurs de l’homme ? Et si, sans aller jusqu’aux prédateurs, les espaces naturels protégés facilitaient le maintien puis le développement de la population et la diffusion d’espèces susceptibles de nous concurrencer au sommet de la chaîne alimentaire ? Quand un vison d’Europe vous bouffera tous les poissons de la rivière, vous aurez bien les boules de l’avoir protégé pendant des années à coup de ZNIEFF !

 

La restauration des zones humides ces dernières années amène la même faiblesse post-apocalyptique. N’est-on pas en train de créer un immense réservoir à paludisme et autres maladies dans un mode qui sera bien inhospitalier ?

L’arche-itecture (quand Noé passe de la charpente navale au béton)

Principes directeurs du Code de l’urbanisme, politique énergétique, environnementale et de gestion du territoire… revenons-en à quelque chose de plus concret : la forme urbaine et l’architecture.

 

Un certain nombre de polémique parisiennes semblent indiquer que, d’un point de vue environnemental, la tour n’est pas vertueuse, surtout au-delà de 50 mètres de haut (rendons ici hommage à une chronique et à un commentaire qui sont à l’origine de cet article ).

En gros, la tour c’est le mal incarné. Les féministes y voient des agressions phalliques, les gauchistes des symboles de la domination financières et de l’argent roi, les écologistes un gaspillage de ressources. C’est oublier un peu vite la filiation culturelle entre les gratte-ciels et la tour de Babel. Or, dans ce qui nous préoccupe ici, il serait bon de rappeler que le projet architectural de cette tour consistait à créer un édifice suffisamment haut pour ne plus avoir à craindre la colère de dieu en cas de nouveau déluge.

 

Passons sur le côté franchement classe du projet architectural (dont pas mal de gens dans nos professions devraient prendre de la graine !). Se foutre à l’abri de dieu et de la montée des eaux, dans un contexte où l’on craint la fonte des glaces polaires, où les tsunamis de grande ampleur, d’origine sismique voire météoritiques n’ont plus rien d’invraisemblables, est-ce que ce n’est pas une sage précaution ?

 

Vous me direz, ceux qui ont  les plus haut gratte-ciel sont souvent les plus gros pollueurs (sociétés pétrolières, dans le bâtiment ou l’énergie). Mais est-ce que ça ne prouve pas que ces gens sont moins inconscients qu’il en ont l’air ? Quitte à pourrir la planète, est-ce que ce n’est pas être cohérent que de se prévoir une solution de secours ? Et, si l’on part du principe prophétisé selon lequel un cataclysme aura bien lieu prochainement, ne peut-on pas considérer que ces gros pollueurs sont les Noés des temps modernes ? Eux qui ont su se démerder financièrement, quitte à être détestés, pour pouvoir faire des tours qui seront les arches de l’humanité lors du prochain déluge.

Conclusion

Faut-il reconsidérer l’économie de l’espace, l’énergie solaire, la protection de l’environnement et la hauteur limite des constructions comme les 4 cavaliers de l’apocalypse ? C’est peut-être excessif mais pas inutile d’un point de vue prospectif. Nous préférons attirer l’attention des lecteurs sur notre rapport à la nature.

 

La nature ! Voilà une belle saloperie qui en fait baver homo sapiens depuis 200 000 ans. Ça fait même pas un siècle qu’on aurait le pouvoir de détruire la planète. Pas beaucoup plus qu’on commence, sinon à la maitriser un minimum, du moins à vivre un peu comme on l’entend. Et qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui en aménagement ? On baisse notre froc devant maman planète ! Avec ce genre de mentalité on n’est pas prêt de sauver l’humanité. Et c’est à se demander si le complot écolo auto-génocidaire n’est pas en marche. Alors la prochaine fois que vous voulez faire quelque chose parce que c’est « bon pour la planète », demandez-vous ce que cette conasse a vraiment fait pour vous et si elle ne mérite pas une erreur de tri sélectif de temps en temps ! Juste pour lui montrer que nous, les êtres humains, on n’est pas les premiers dinosaures venus !

 

 

Epilogue pour la promotion du sexe « interracial »

Histoire de quand même terminer cette chronique pessimiste sur une note positive, d’amour et d’amitié entre les peuples, ajoutons que notre réflexion sur la survie de l’humanité dans un monde post-apocalyptique nous a également amené à considérer l’importance primordiale d’un patrimoine commun mésestimé : le génome. Si nous voulons sauver l’humanité, commençons par baiser ! C’est une évidence qu’il est important de rappeler, car plus il y aura d’humains fin 2012, plus l’espèce aura de chance de traverser le cataclysme et ses conséquences. Mais essayons de baiser intelligemment : baisons interracial, dans l’intérêt du métissage, des échanges de matériel génétique et de l’hétérozygotie !

 

La diversité génétique des populations africaines étant bien plus importante que celle du reste de la population mondiale (90 % du génome humain étant représenté sur ce seul continent et même 80 % chez certains groupes d’Afrique australe), les politiques d’immigration européennes devraient être complétement révisées. Lorsque Eric Zemmour suggère d’urbaniser toute la France pour accueillir toute l’Afrique, c’est probablement, en visionnaire, la survie de la nation dans une ère post-apocalyptique qu’il a à l’esprit (voir). Sauf qu’il se montre un peu excessif en ne pensant pas aux autres pays et parce qu’on ne peut être sûr que la France sera plus épargnée par la future catastrophe que le reste du monde. L’idée la plus intelligente serait de répartir les Africains partout dans le monde.

 

À partir de là, y’a plus qu’à espérer que les problèmes de racisme ne se poseront plus et que les survivants brasseront leurs gènes allègrement, comme nous le suggèrent d’autres visionnaires, Pitbull et Chris Brown. Vous constaterez qu’en plus, ils délivrent leur message d’amour depuis le sommet d’une tour… située à Los Angeles (donc dans une ville bien étalée). Bref, ils ont tout compris. De grands humanistes ces  rappeurs !